La surface de l’épiderme, tout comme celle du cheveu, est recouverte d’un film protecteur: le film hydrolipidique. Barrière de protection naturelle, il recouvre la surface du cuir chevelu et s’écoule sur la tige pilaire permettant de les isoler, les protèger des agressions de l’environnement. Il assure ainsi l’hydratation naturelle de la peau comme du cheveu et de leur conférer de la souplesse.
Quel est le mécanisme d’hydratation naturelle du cheveu ?
Le film hydrolipidique cutané de surface est une émulsion composée d’eau (provenant des couches profondes de la peau et de la sueur, ainsi que de l’atmosphère), de sébum et de composés minéraux et organiques d’origine épidermique ou issus des glandes sudoripares et sébacées.
Plus précisément, pour la kératinisation épidermique, il s’agit des cellules cornées qui ont desquamé et les lipides qui formaient le ciment lipidique intercornéocytaire.
Pour les secrétions de sueur et de sébum, il s’agit:
– de la sueur composée d’eau, d’urée, d’acide urique, de sucres, d’acides organiques, d’acides aminés, de sels minéraux, d’enzymes et de vitamines B5, B8 et B9.
– du sébum composé de triglycérides, d’acides gras libres, de cires, de squalènes et de cholestérol.
Lorsque les sécrétions de sébum sont insuffisantes, le film hydrolipidique est affaibli, altéré, et peut même disparaître complètement au niveau du cuir chevelu comme de la tige pilaire. Le cuir chevelu est fragilisé, ce qui favorise les irritations. La kératine perd de son élasticité, le cheveu est vulnérable, cassant et terne.
Comment les lipides agissent au sein du cuir chevelu ?
Les lipides sont des composants essentiels des soins capillaires, notamment dans l’hydratation et la reconstruction fondamentale des cheveux secs : on les trouve à la fois au sein des membranes cellulaires et dans le ciment intercellulaire.
La membrane cellulaire se présente sous la forme d’une double couche lipidique, qui régit le passage des molécules entre l’intérieur et l’extérieur de la cellule. Parce qu’elle permet les échanges entre le milieu intérieur et le milieu extérieur, on dit qu’elle a une perméabilité sélective. Certaines molécules extérieures y pénètrent plus ou moins facilement et rapidement (éléments nutritifs, oxygène), d’autres pas ou difficilement, d’autres molécules au contraire doivent sortir de la cellule (déchets du métabolisme) facilement sinon la cellule s’empoisonne avec ses propres déchets.
Les lipides sont des composants-clés de la membrane cellulaire par leur poids (40% du poids total de la membrane) et leurs fonctions structurelles (50%, le reste étant des protéines). Les lipides membranaires sont des phospholipides (50%), du cholestérol et des glycolipides (5%). Les lipides membranaires jouent donc un rôle fondamental dans la communication cellulaire.
Le ciment intercellulaire est essentiellement présent dans la peau et le cuir chevelu, mais aussi dans les cheveux. Il est riche en lipides présents au niveau de la couche cornée : 40% de céramides, 20 à 27% de cholestérol, 9 à 26% d’acides gras libres. Ce ciment assure la cohésion entre les cellules de l’épiderme pour maintenir l’hydratation dans les cellules cornées et constituer une barrière de protection.
En coupant le cheveu dans le sens de la largeur, l’on découvre également les cellules du cortex. Appelées cellules corticales, ce sont de longues cellules, unies entre elles par un ciment intercellulaire.
En conclusion, les lipides jouent un rôle fondamental dans la cohésion des cellules du cuir chevelu et des cheveux en renforçant l’effet barrière, ce qui leur confère une action traitante incomparable sur les épidermes et les cheveux desséchés.
Sources :
S.V., Beauté Conseils Infos, août 2005, d’après les dossiers de presse du groupe Pierre Fabre Santé : René Furterer, Laboratoires Klorane.
Hair Science
CNRS
Commentaires récents