Étudier la composition d’un produit est la seule façon d’évaluer réellement les qualités (ou défauts !) d’un cosmétique. Elle est en effet bien plus exacte et précise que la seule lecture d’un argumentaire ou d’un message publicitaire ! D’autant qu’il n’est pas possible de tricher ou de jouer sur les mots…
Mais la tâche n’est pas toujours si facile pour les néophytes que nous sommes… Il faut d’abord bien souvent se munir d’une bonne loupe et surtout ensuite savoir décoder son langage quelque peu ésotérique. Quelques clés pour mieux comprendre cette liste stratégique des ingrédients :
Le langage cosmétique officiel peut sembler assez obscur. Les ingrédients sont en effet désignés sous des appellations faites de mots latins, anglais, chimiques ou botaniques. Qui ferait spontanément le rapprochement entre un bon beurre de karité à la seule lecture de « Butyrospermum parkii » ? Ou celle d’un agent hydratant de la peau devant un Caprylic/Capric triglyceride ? Sans parler de quelques pièges ou faux-amis, comme le classique « Hydrogenated castor oil », qui n’est autre que de l’huile de ricin… hydrogénée !
L’INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients) désigne la composition détaillée du produit. Si les marques peuvent faire de jolis discours et de beaux flacons avec d’agréables odeurs pour nous faire rêver, la composition légale, elle, nous fait parfois redescendre sur terre ! L’INCI, obligatoire depuis le 1er janvier 1998, est certes incomplète (il manque des précisions sur les parfums, la concentration, la partie de plantes utilisée etc.) mais permet au consommateur d’avoir une base solide pour évaluer ce que contient réellement le produit entre ses mains.
Quelques pistes pour déchiffrer les étiquettes :
– Les composants sont répertoriés sur l’emballage ou la notice dans un ordre prédéterminé : cet ordre dépend de la concentration. Ce sont les premiers composants indiqués (de 4 à 8 ) qui constituent le gros du produit (soit environ 80%).
Les composants les plus importants en poids ou en pourcentage sont donc notés en premier, ce qui signifie qu’un produit dont la liste commence par « Aqua » est composé en plus grande partie… d’eau. Cela veut dire aussi qu’une crème « à l’huile d’argan » qui voit de la Paraffinum liquidum arriver en 2e position alors que l’Argania spinosa kernel oil ne figure qu’à la 6e ou 7e place comprend beaucoup plus d’huile minérale dérivée de la pétrochimie que d’huile d’argan végétale et naturelle…
Les substances représentant moins de 1% sont représentées dans le désordre. Ainsi un agent actif représentant 0,003% du produit peut se retrouver noter devant un composant représentant 0,99%. Les seuls repères qui peuvent aider à repérer où se situe la barre des 1 % proviennent de certains ingrédients, dont la concentration maximale autorisée est justement de 1 %, comme le Phenoxyethanol, par exemple.
Les colorants sont notés en fin de liste sous la dénomination CI (Color Index) suivie d’un nombre de 5 chiffres (correspondant aux couleurs).
Le principe de la déclaration exhaustive des composants souffre malheureusement de quelques exceptions. La réglementation permet ainsi de passer sous silence 3 types de substances :
– les impuretés contenues dans les matières premières utilisées (parmi lesquelles on trouve quelques sources d’allergies…)
– les substances techniques subsidiaires utilisées lors de la fabrication mais ne se retrouvant pas dans la composition du produit fini (sauf éventuellement à l’état de traces…)
– les substances qui sont utilisées dans les quantités absolument indispensables en tant que solvants ou vecteurs de compositions parfumantes et aromatiques (dont les fameux phtalates, qu’on soupçonne toujours d’agir en perturbateurs endocriniens…)
On regrettera aussi que le ph des produits, information d’importance, ne constitue pas (encore ?!) une mention obligatoire…
Source : L’Observatoire des cosmétiques
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