Les coiffeurs victimes de la cosmétique pétrochimique

Chaque jour un million de personnes fréquentent les salons de coiffure : shampoings, permanentes, colorations, mèches, balayages, …Les coiffeurs sont en contact quotidien avec des substances chimiques dont l’impact sur leur santé n’est pas négligeables : 41% des employés des salons de coiffure ont des problèmes cutanés (selon une étude réalisée en Bourgogne*), avec des eczémas ou dermites irritatives pour un quart d’entre eux.

A force de respirer toute la journée des substances pétrochimiques irritantes, allergisantes, le personnel se plaint de rhinite, de toux, voire d’essoufflement. Le persulfate alcalin (utilisé pour les décolorations) serait à l’origine de 20% des cas d’asthme professionnel de ce secteur. Le métier de coiffeur est à risque avec une hausse de 30% du risque de cancer du poumon chez les coiffeuses comme les coiffeurs, 20 à 60% de cancers en plus de la vessie chez les coiffeurs masculins et les barbiers (étude Centre International de Recherche sur le Cancer de l’O.M.S) et chez les coiffeuses des risques accrus de cancer des ovaires et d’une forme de cancer sanguin, le lymphome non-hodgkinien.

Plusieurs études faites en Scandinavie indiquent que « les enfants des coiffeuses ont un sur-risque modéré de présenter un retard de croissance intra-utérin ou des malformations à la naissance…avec plus de fentes palatines chez les enfants de mère coiffeuse » (source France 3) . Il faut savoir que les composés chimiques des cosmétiques utilisés passent le derme et s’accumulent dans l’organisme et font des dégâts. Etre coiffeur est classé comme cancérogène « probable », selon la revue spécialisée britannique The Lancet Oncology.

Méfiance également sur les colorations sans ammoniaque qui peuvent encore contenir du PPD para-phénylènediamine (qui stabilisent la couleur) fortement allergisants, comme le rappelle le comité scientifique des produits de consommation (CSPC) de l’Union Européenne qui a épinglé 23 produits dangereux dans les colorations.

Source : Abonebio
* Enquête de terrain réalisée par un service de santé au travail auprès de coiffeurs du département de la Côte d’Or.

3 Commentaires

  1. comment faire face à de tels risques?

    1. Je dirai : se protéger et se renseigner davantage sur la composition chimique et les effets à moyen voire à long terme des produits utilisés.
      Favoriser les produits naturels serait aussi un plus !

      Je signale au passage une nouvelle étude sur le sujet qui prouve bien que les cosmétiques sont loin d’être innofensifs et que leurs effets à moyen, long terme sont mal maîtrisés aussi bien par les professionnels qui les utilisent :

      « Les métiers de la coiffure et de la beauté sont des professions à risque, exposées aux ingrédients sensibilisants et/ou irritants des produits cosmétiques : shampooings, produits de défrisage, de décolorations ou de permanente, exfoliants… De nombreux cas d’eczémas, d’allergies cutanées ou respiratoires sont recensés chaque année. La Revue Française d’Allergologie, la revue officielle de la Société française d’allergologie (SFA), se penche sur ce dossier et publie en ligne un article dédié aux allergènes professionnels chez les coiffeurs et les esthéticiennes.

      Les coiffeurs représentent toujours, à l’heure actuelle, un secteur d’activités à haut risque de survenue de dermatites de contact allergiques professionnelles. Les esthéticiennes constituent un groupe moins à risques que celui des coiffeurs (Cleenewerck, 2002) [1]. Dans ces deux professions, ce sont principalement les ingrédients sensibilisants des cosmétiques qui sont à l’origine des eczémas de contact allergiques et, plus rarement, des urticaires de contact d’origine professionnelle. Les différents produits de soins capillaires font en effet partie de la liste des produits cosmétiques. Ils relèvent ainsi de la réglementation correspondant à cette variété de produits. Les fabricants n’ont de ce fait pas d’obligation de fournir des fiches de données de sécurité (FDS). Ils doivent toutefois indiquer sur le conditionnement la composition exacte du produit et son utilisation. Les ingrédients sont classés par ordre décroissant de leur importance pondérale (Bruneteau et al., 2004 ; Crépy, 2006) 0010 and 0015. L’évocation des principaux allergènes professionnels chez les coiffeuses et les esthéticiennes devrait faciliter l’évaluation des risques de sensibilisation cutanée de contact et orienter la réalisation de tests épicutanés adaptés dans le cadre d’une démarche allergologique spécialisée. Plusieurs allergènes professionnels sont communs aux métiers de la coiffure et de l’esthétique. Il est indispensable de les connaître et de les repérer lors des explorations allergologiques cutanées, avant de donner des conseils quant à une éventuelle réorientation professionnelle d’un secteur d’activités, comme la coiffure, vers l’esthétique. L’avenir de nombreux jeunes apprentis en dépend ! »

      Source : http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877032013000377

  2. Bonjour,
    J’aurais juste une question. Est-ce qu’un passage chez le coiffeur et donc un shampoing détergent peut « foutre en l’air » tout les bon traitements que l’on fait à nos cheveux (donc produits naturels et soins naturels diverses), ou est-ce ratrapable en quelques jours?
    Je souhaiterais retourner chez le coiffeur mais ça me fait peur et je ne veut pas couper mes cheveux moi-même… Que faire?
    Merci d’avance

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