Routine cheveux bouclés: quels produits naturels à 100% choisir ?

Trouver des produits naturels, vraiment et complètement, pour entretenir et prendre soin de ses cheveux bouclés peut tenir du parcours de combattant ! Surtout lorsqu’on tient absolument à bannir le moindre composant chimique qui peuple la cosmétique capillaire en général… y compris bio (même si dans une moindre mesure). Je reçois périodiquement des questions à ce sujet : quels produits choisir qui ne contiennent que du naturel et rien de chimique ? Cet article fait donc le point sur les produits et ingrédients vraiment naturels à 100%, ce qui l’est moins mais un peu quand même et ce qui ne l’est pas (du tout !), ainsi que les résultats que l’on peut attendre avec tel ou tel produit/actif selon son degré de « naturalité » :

Une lectrice Miriam, dépitée de découvrir que les produits bio pouvaient contenir des composants chimiques m’interrogeait notamment en commentaire de mon article sur le behentrimonium-methosulfat:

Je me demande, alors, quelles seraient des options d’ingrédients complètement naturels pour les cheveux, tant pour laver que pour hydrater? J’ai les cheveux bouclés secs et je n’ai encore pas trouvé de produits entièrement naturels ET non polluants qui me donne un résultat concluant…

En effet, il n’est pas rare que nombre d’entre vous se fassent duper par des emballages ou des slogans marketing laissant à penser qu’un produit est « naturel » alors qu’il contient aussi des actifs chimiques et parfois en quantité importante ! La déception est alors au rendez-vous. Ce phénomène, pas récent et qui existe probablement depuis les débuts de la cosmétique porte un nom: « écoleurre » en français ou « greenwhasing » en américain. En effet on comprend aisément qu’il est beaucoup plus vendeur pour une marque de mettre en avant les ingrédients naturels que comporte son produit avec une jolie photo d’une noix de coco ou de karité ou d’un bel avocat appétissant qu’une flopée de noms imprononçables de molécules dont on ne connaît pas bien les effets pouvant être potentiellement nocifs pour la santé et surtout pour l’environnement (les deux étant de toute façon connectés puisqu’un environnement pollué affecte aussi notre santé et alimentation en bout de chaîne !).

Il n’est pas rare aussi de trouver diverses boutiques pour cheveux bouclés en ligne qui se positionnent sur le créneau du « soin naturel » avec un graphisme végétal, une petite feuille de bambou ou un ananas mignon ici ou là et le tour est joué mais qui vendent en réalité des produits qui n’ont pas grand chose de naturel si ce n’est encore une fois leurs visuels de plantes… Je trouve dommage de tromper de la sorte les gens qui font confiance à une enseigne et pensent en toute bonne foi acheter des produits 100% naturels. La conclusion de tout ceci est de ne pas vous fier aux textes ou aux jolies photos mais de ne regarder qu’une seule chose vraiment fiable : la liste INCI de la composition du produit en question.

Celle-ci se trouve au dos du produit et vous indique avec fiabilité les ingrédients se trouvant dans le flacon ou tube ! Sachant que les 5 premiers ingrédients représentent la plus forte proportion. Attention toutefois aux listes d’ingrédients sur les produits d’origine étrangère, notamment américains qui ne sont pas obligés de communiquer la liste complète (au nom de la protection du « secret industriel ») et qui donc masquent la moitié si ce n’est pas la totalité des composants chimiques…

En général, il faut savoir que tous les produits du commerce qu’ils soient bios ou non, comportent des actifs synthétiques, c’est à dire résultant de la chimie. Cela est nécessaire pour l’émulsion et pour la conservation notamment mais aussi pour garantir une efficacité de soin capillaire en terme de traitement des écailles de la fibre capillaire (son adoucissement, assouplissement et fluidité, brillance entre autres le tout sans alourdir). Toutefois dans les produits bio, ils sont en quantité plus limitée et émanent de procédés chimiques plus légers ou dits de chimie verte a contrario de la pétrochimie traditionnelle plus lourde et polluante.

La cosmétique capillaire se met à la chimie verte

Qu’est-ce que la chimie verte et les « ingrédients d’origine naturelle » ?

La chimie verte, également dénommée chimie durable ou écologique, vise à limiter la pollution et les contaminations, utiliser des matières premières renouvelables et sécurisées, améliorer l’efficacité énergétique (par exemple limiter les ressources d’eau et d’énergie nécessaires à leur production), et à favoriser la biodégradabilité (voir les 12 principes de la chimie verte publiée en 1998 par Anastas et Warner, « Green Chemistry: Theory and Practice« , Oxford University Press: New York, 1998, p. 30.). En un mot: être plus respectueuse de l’environnement et in fine de la santé. Elle repose sur divers procédés que sont l’estérification, l’extraction aqueuse, la distillation, la macération, l’hydrolyse, l’hydrogénation, la condensation, la fermentation (comme l’acide hyaluronique, obtenu à partir de levures auxquelles les chimistes donnent du sucre), l’absence de solvants dans les réactions chimiques,etc.

L’origine est alors indiquée comme: « végétal » et « synthétique. » Cela signifie que l’ingrédient est issu, dérivé d’une plante ou d’un minéral à l’origine mais a ensuite été modifié chimiquement donc a subi un processus chimique afin d’accroître ses performances (ex le brassicamidopropyl dimethylamine qui offre une meilleure capacité de répartition sur la fibre et donc un pouvoir démêlant et adoucissant accru par rapport aux huiles conventionnelles). L’émulsifiant Xyliance est composé d’un sucre et d’un alcool gras végétal issu de l’huile de Coco (répondant à un mode de production durable).

D’autres exemples de composants conditionneurs (c’est à dire des actifs embellisseurs capillaires) de chimie verte (remplaçant les silicones entre autres) que l’on peut trouver dans des produits cosmétiques capillaires dits « bio », « vegan » ou avec des taux d’ingrédients naturels à plus de 90% comprennent le brassicamidopropyl dimethylamine (présent dans la gamme Cut by Fred par exemple, il s’agit d’un amidomine -acide gras et diamine- végétal provenant d’une source renouvelable, l’huile Brassica Campestris i.e colza) ou le Stearamidopropyl dimethylamine (provenant de l’acide gras Stearic) ou le Dicaprylyl Carbonate (huile estérifiée émollient, à base de Caprylic acid lui même extrait de l’huile de noix de coco), le Calcium gluconate (humectant, sel de calcium et propriétés de conservation).

La chimie verte est plus particulièrement intéressante pour les soins/crèmes cutanés car on ne connaît pas bien le taux de pénétration dans le derme malgré l’expression communément apposée sur les tubes « agit sur les couches supérieures de l’épiderme ». Pour les soins cheveux, c’est un peu moins sensible car ces derniers sont une matière biologiquement morte, toutefois le contact avec le cuir chevelu, les mains ou lors du rinçage dans la douche, le glissement sur le corps (je conseille d’ailleurs de dissocier les soins capillaires de la douche et de les faire à part pour cette raison entre autres) peut aussi exposer à quelques risques. De plus l’exposition quotidienne à une myriade de cosmétiques, agissant en synergie, peut finir par créer un effet « cocktail » et une accumulation dans le corps.

Quelques exemples d’ingrédients et de leur classification en nature et/ou bio et /ou végane. Un ingrédient non naturel et non bio peut ainsi être considéré comme « végane. » Pour les plus rigoureuses, l’idéal est donc d’opter pour des ingrédients et produits remplissant les 3 conditions, l’une ne garantissant pas forcément l’autre.

Différence entre ingrédients « d’origine naturelle », « véganes » et « bio » ?

  • Un ingrédient d’origine naturelle a subi une modification et ne se trouve pas dans le même état qu’à son état brut, lorsqu’il est extrait de son végétal ou minéral d’origine.
  • Un produit dit végane bannit tous les produits d’origine animale (viande, poisson, œufs, produits laitiers, miels…) par refus de l’exploitation animale sous toutes ses formes. Ainsi un produit végane n’est pas forcément naturel et inclure des composants chimiques par exemple. L’attitude végane prend également conscience de l’impact sur l’environnement et des conditions de travail (commerce équitable…).
  • La cosmétique bio désigne les “produits composé d’ingrédients issus de l’agriculture biologique” respectant les réglementations qui la régissent (principalement sans pesticides). Ils interdisent par exemple, les OGM, parabènes, colorants de synthèse, silicones, ammonium quaternaires, PEG, parfums synthétiques, etc. Ils se repèrent via les labels -plus ou moins exigeants- qui les estampillent : Ecocert, Cosmébio, Nature & Progrès, BDIH (allemand), Natrue, USDA (américain)

Alors quels produits 100% naturels pour nos cheveux ?

Routine cheveux bouclés naturelle

Pour répondre à la question de Miriam que je citais en préambule, seuls les actifs bruts non transformés pourront répondre à vos souhaits de soins 100% naturels, sans chimie ajoutée (mais pas forcément végane, puisqu’ils peuvent être d’origine animale). Le plus naturel naturalissime qui soit, parfaitement adapté et entièrement gratuit de surcroît puisqu’autoproduit, c’est votre sébum ! On trouve enore sinon : les huiles végétales (jojoba, coco, argan, macadamia etc.), les huiles essentielles, les beurres végétaux (karité, cacao, etc.), les cires végétales, les gels/mucilages de plante, tels que l’aloe vera ou le lin, la glycérine, la spiruline (algue), l’urée, les argiles purifiantes/détoxifiantes pour le lavage, vinaigre de cidre voire les aliments de nos placards de cuisine reconvertis en recettes de soin de beauté, yaourt, miel, sirop d’agave, compote de fruit, oeufs, avocat, banane, lait de coco, farine/fécule de maïs utilisés pour leurs propriétés nutritives i.e filmogènes (corps gras) ou hydratantes i.e hygroscopiques (humectant de sucre ou de protéines).

Je vous alerte toutefois sur l’utilisation de certains aliments tels que les avocats (dont la production consomme énormément d’eau au point d’en priver les locaux) . De façon générale, l’usage de nourriture peut être très onéreux à l’usage d’autant qu’ils se conservent mal et doivent souvent être utilisés en une fois… Pour ma part je suis assez mitigée sur ce détournement qui pourrait s’apparenter à du gaspillage alimentaire. Manger reste une fonction vitale et au regard de ceux qui ont faim, cela peut apparaître un peu choquant de le gâcher sur de simples cheveux, matière biologiquement morte (cela valant surtout pour les fruits, légumes ou produits laitiers)… De plus certains aliments comme les soins à base d’avocat peuvent avoir un lourd impact environnemental et sociétal selon la provenance et les conditions de production (voir plus de détails dans mon article en lien précédent). Cela s’applique aussi d’ailleurs à la culture des huiles végétales dont l’impact environnemental est important en termes de consommation de ressources telles que l’eau ou la mobilisation de terre au détriment des cultures vivrières (à ce titre l’huile minérale pourrait s’avérer par exemple plus économe car elle n’implique pas de retraitement et serait perdue sinon lors de l’extraction du pétrole outre son excellente performance cosmétique, sa biodégradabilité pose en revanche problème).

La cosmétique maison en débat

Je me souviens qu’en janvier 2015 (oui ça commence à dater ! mais cela m’avait marquée à l’époque), deux blogueuses françaises, « gourous » de la cosmétique naturelle et soins maison capillaires (et beauté) s’étaient « affrontées » sur la toile autour du débat sur les vertus de la cosmétique faite maison (home made en anglais ou encore familièrement dénommée « tambouille » ! :-). La première (dont le blog est désormais fermé depuis fin 2016, mais ayant publié un livre de soins naturels toujours en vente), « Les cheveux de Mini » dénonçait, dans son billet intitulé « Pourquoi je n’aime pas la cosmétique maison, » le business (et surconsommation) des actifs naturels et surtout le coût représenté par la fabrication -parfois complexe- ainsi que l’efficacité/stabilité (et qualité/éthique) et conservation pas toujours au rendez-vous. Au final elle disait préférer acheter des produits prêts à l’emploi (bio) formulés et garantis par des professionnels (en particulier dés qu’on touche aux émulsions nécessitant de lier une phase aqueuse et huileuse) : « Je ne pense pas que les produits faits maison soient meilleurs. Parce que finalement, on ne sait pas grand chose sur les fournisseurs, sur les ingrédients, sur les traitements appliqués aux plantes cultivées. Sur la fabrication des matières premières. Je laisse le métier de formulateur aux professionnels ; pour moi, cela ne s’improvise pas. J’aime croire que quelqu’un qui a des années d’expérience, de tests, d’études pourquoi pas, a plus d’expérience et d’autorité que moi pour fabriquer un bon produit, le meilleur possible, qui réponde à mes attentes – certes, exigeantes, mais pas trop quand même.  Je préfère encourager les marques qui nous sortent de bons produits, qui méritent d’être mis en avant. Là au moins, je sais que mes produits sont préparés dans des conditions adaptées, que les ingrédients sont un minimum contrôlés – même si c’est tout aussi flou pour d’autres. Et je sais aussi que mon produit, je vais le terminer avant sa date limite d’utilisation. »

Certaines de ses commentatrices évoquaient aussi les contraintes d’hygiène parfois difficiles à respecter. Toutefois Mini indiquait qu’elle n’avait rien contre les recettes simples avec 2 ou 3 ingrédients: « Moi aussi, je prépare des recettes maison. Jamais compliquées, toujours avec ce que j’ai sous la main, dans ma réserve ou dans ma cuisine. Du lait de coco, des huiles, de l’avoine, du miel, du sirop d’agave, des poudres de plantes ou encore des crèmes végétales, pourquoi pas. Des choses que je n’utilise pas que pour la cosmétique, ou alors qui se gardent très longtemps. Il n’y a rien de plus efficace finalement. C’est moins cher, c’est 100% biodégradable, c’est plus efficace que des actifs synthétiques et transformés. »

A mon avis pourtant, ce type de soin ne peut que rester secondaire (surtout si on a les cheveux longs, épais et/ou très secs). Il me paraît difficile de se contenter uniquement de ce type de mélange basique pas forcément adapté en terme de pH ou en terme d’adsorption aux cheveux pour une routine régulière (outre le temps de préparation qu’on a pas toujours forcément) ou tout simplement en terme de consistance (je pense notamment aux huiles difficiles à utiliser pour les cheveux fins ou même l’aloe vera et autres humectants qui peuvent assécher s’ils ne sont pas combinés dans le bon dosage avec des corps gras, dans l’idéal dans une émulsion). A un moment donné rien ne remplace un bon masque ou un bon AS du commerce plus rapide et souvent plus efficace (même si je ne nie pas que certaines personnes obtiennent de très bons résultats avec des soins maison), et ce qui n’empêche pas de se faire plaisir et de compléter avec une recette maison de temps à autre. Mini, elle-même, ne se contentait pas de ses recettes et recourait bien à des produits du commerce (bio) comme base indispensable de ses soins capillaires.

Sa consoeur du blog Caly Beauty, un tantinet énervée, lui répliquait quelques jours plus tard dans un billet intitulé « Plaidoyer pour la cosmétique home made » (https://www.calybeauty.com/post/plaidoyer-pour-la-cosmetique-home-made.aspx) et défendait ardemment la cosmétique maison plus élaborée que deux ou trois ingrédients de sa cuisine, qui selon elle, ne donne pas vraiment de bons résultats:

« Le « bon home made » consisterait donc à ne mélanger que quelques ingrédients les plus basiques possibles (issus du réfrigérateur et de nos placards de cuisine tant que faire ce peu) ! La dessus mon point de vue est clair, si on peut s’initier avec des ingrédients de cuisine, je pense qu’on en voit rapidement les limites. Et que travailler avec de véritables ingrédients cosmétiques est non seulement plus plaisant, mais surtout donnera davantage de satisfaction à la tambouilleuse quand au cosmétique obtenu. Le produit n’est véritablement pas le même, les résultats et effets bien différents. Bien entendu on n’est pas obligé d’utiliser une cinquantaine d’ingrédients au sein d’une seule recette. C’est un peu comme en cuisine…. On voit vite la différence entre la cuisine d’un chef et celle d’un simple cuisinier ! Apres a chacun de choisir sa toque.  Retournez aussi vos produis cosmétiques conventionnels ou bio et regardez leurs compositions…. Avez-vous vu déjà beaucoup de produits avec 3 ingrédients pour INCI. Et bien non. Tout simplement parce qu’un cosmétique ce n’est pas cela. C’est la magie d’une alchimie entre différents ingrédients qui opèrent en synergie ! »

Quelle efficacité des produits naturels et bios vs. produits chimiques (silicones/quats) pour les cheveux ?

Dans mon service de diagnostic capillaire, beaucoup d’entre vous me demandent souvent quels soins naturels utiliser pour entretenir leurs boucles ou ne comprennent pas pourquoi elles n’obtiennent pas de belles boucles bien que n’utilisant que des produits naturels et ayant jeté tous leurs produits conventionnels à base de silicones ou quats, etc. Je cite l’une d’elles qui m’écrivait « je trouve que mes cheveux ne sont pas beaux, manquent de brillance. » Le problème ici est qu’il y a une mauvaise compréhension du rôle joué par les produits de soin naturels en comparaison des produits conventionnels et de leurs effets sur les cheveux. Je vais casser un mythe, vous savez que c’est un peu ma spécialité même si je reçois souvent pas mal d’attaques pour cela, mais… Non, malheureusement le fait d’utiliser des produits naturels ne va pas miraculeusement vous donner de (plus) beaux cheveux et de belles boucles. Pardon… 🙁 Ne tirez pas sur le messager comme l’on dit en anglais !

En fait l’utilisation de produits plus naturels ou 100% naturels va agir sur l’environnement avant tout: c’est une démarche écologique et non de beauté ou cosmétique. Et c’est déjà pas mal me direz vous, c’est tout à votre honneur mais il est vrai que le bénéfice capillaire, lui, ne sera peut-être pas au rendez-vous, même si j’ai aussi des témoignages très positifs de personnes se contentant de routines minimalistes, un peu d’huile et une pointe d’aloe vera et des boucles bien rebondies sans frisottis (en général combiné toutefois à un produit du commerce type AS ou autre émulsion par ex). Moi-même fut un temps où je répartissais mon sébum et mettais juste une pointe d’huile de monoi pour nourrir mes pointes au quotidien et j’avais des jolies anglaises bien lustrées et ça roulait comme ça (tout en faisant tout de même un AS conventionnel une fois de temps en temps toutefois). Mes cheveux évoluant avec l’âge et avec les modifications hormonales, ce qui marchait avant ne marche pas forcément toujours, au fil des années malheureusement ! Tout dépend également du rendu que vous souhaitez sur vos boucles, plus vous rechercherez une définition parfaite, avec une frisure de la racine aux pointes, sans un brin de frisottis qui dépasse, et plus votre chevelure est longue, plus vous aurez probablement besoin de plus produits plus élaborés et plus nombreux et d’y passer aussi plus de temps.

Ce que je veux dire c’est que ce n’est pas parce que vous vérifierez sur un des moteurs de recherche/applications spécialisées la qualité écologique d’un produit (les fameux petits smileys souriants) que celle-ci vous garantit une effcacité cosmétique capillaire. En résumé « produit écolo » n’est pas égal à « produit qui rendra beau vos cheveux » hélas ! Aussi cool que cela serait, l’équation n’est pas automatique (et pas universelle chaque nature de cheveux réagissant différemment en fonction de sa densité, de son diamètre, de son type de frisure et de son niveau d’érosion/d’endommagement entre autres – liste non exhaustive). La gestuelle d’application joue aussi beaucoup et se reposer entièrement sur un produit pour obtenir des résultats risque de vous décevoir…

Je dirai que le produit le plus simple à remplacer par une alternative naturelle est probablement le shampooing car on attend normalement de lui seulement qu’il lave, la fonction étant basique, il n’y a pas besoin d’une formule bien compliquée. Les argiles font correctement le boulot de nettoyage et d’assainissement du cuir chevelu par exemple, encore que point de vue utilisation ce ne soit pas toujours le plus aisé. Par contre, il laissera les cheveux comme de la paille, puisque son rôle est de « décaper » les saletés et aussi les matières huiles donc le film lipidique protecteur de la fibre capillaire. J’en profite pour rappeler ici encore que le rôle du shampooing n’est pas d’embellir ni de nourrir ou d’hydrater vos cheveux comme on peut le lire encore sur les étiquettes des produits du marché (cf les fameux « shampooings pour cheveux secs » ou « cheveux abîmés », etc., alors que le shampooing traite le cuir chevelu !). C’est trompeur pour la consommatrice puisque cela laisse à penser que le shampooing est un soin, ce qu’il n’est pas. C’est un nettoyant. Point. Il doit donc nécessairement être suivi de soins qui vont restaurer la fonction barrière du cheveu et notamment son film hydrolipique altéré par le shampooing. A noter que celui ci se reformera naturellement après 24 heures, à vous ensuite de répartir votre sébum puisqu’il reste au niveau des racines et encore davantage quand la frisure est serrée. Si votre frisure est trop serrée (en particulier cheveux crépus), je vous déconseille toutefois le peignage, ce serait un traumatisme trop important pour la racine et un massacre pour les boucles. Les cheveux ondulés ou moyennement bouclés peuvent l’effectuer en revanche. Le rebond des boucles est ensuite à retravailler avec un peu d’eau et éventuellement quelques humectants ou une pointe de lait capillaire.

En conclusion, je vous invite à réfléchir sur vos objectifs capillaires lorsque vous décidez d’une « transition au naturel » comme l’on dit. Et plus particulièrement si vous choisissez de n’utiliser que des produits bruts ou de faire vos cosmétiques vous-mêmes. Sachant que vous n’êtes pas formulatrice de métier, cela peut vous causer quelques désillusions si vous souhaitez vous débarrasser de cheveux mousseux, de frisottis ou d’aider des boucles qui peinent à se former. Parfois les produits 100% naturels ne sont pas la solution. Cela ne veut bien sur pas dire qu’il faut les bannir de votre routine complètement mais probablement les combiner à des produits avec une formulation plus recherchée et plus adaptée à vos besoins. Tout dépend aussi de la nature de vos cheveux, leur épaisseur, leur niveau d’endommagement : les huiles marchent mieux par exemple sur les cheveux épais (en densité et/ou en diamètre). La difficulté de bien doser et de bien appliquer joue aussi dans les résultats obtenus comme dit précédemment.

4 Commentaires

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  1. Hello,
    Merci beaucoup pour cet article (et pour tout ton site d’ailleurs 🙂 )

    Est-ce que tu penses que tu pourrais nous proposer une liste de produits qui allieraient un moindre impact sur l’environnement + efficacité pour les cheveux bouclés ? C’est-à-dire des produits, même conventionnels, qui soient bons et pour nos cheveux et pour l’environnement ?

    Merci d’avance !

  2. Bonjour Lucie,
    C’est difficile de répondre à ta question, surtout que depuis l’article, je prends aussi conscience des méfaits sur l’environnement des produits naturels comme les huiles végétales qui nécessitent un grand nombre de consommation de ressources comme l’eau, les engrais ou encore la monopolisation des terres au détriment des cultures vivrières. L’activité humaine est rarement bonne pour l’environnement de façon générale, ensuite évaluer ce qui a le moins d’impact nécessiterait d’analyser les conditions de culture de chaque plante et la consommation de ressources associées versus la production chimique. Je t’avoue ne pas disposer de ces données malheureusement, toutefois je suis preneuse de toute info à ce sujet si une personne passant par ici, a des pistes 🙂
    Restera ensuite la question de l’efficacité capillaire qui varie aussi selon la nature/texture/densité des cheveux et subjectivité personnelle, encore un autre critère pas toujours évident à évaluer sauf à se baser sur des critères spécifiques, réduction frisottis, taux de frisure, brillance… qui peuvent eux aussi induire leur taux de subjectivité 🙂

  3. Bonjour,

    C’est un article très intéressant. Cependant, je ne suis pas d’accord sur la phrase « utiliser des produits naturels ne va pas miraculeusement vous donner de (plus) beaux cheveux et de belles boucles. »

    De ma propre expérience, je suis passée au bio + naturel depuis 2017.
    Avant cela, j’utilisais et je testais plein de shampoings et AS et soins pour rendre mes cheveux beaux (cheveux à tendance sèche, bouclé/frisés selon l’humeur). Je faisais quasi tout le temps des brushing pour leur donner une belle forme mais après des années (de mes 15 ans à 23ans) à utilisation perpétuelle de silicone dans les soins, aucun produit ne m’aidait réellement, il fallait que je mette de plus en plus de silicone (soin chaleur) et que je lave mes cheveux de plus en plus souvent. Ils ont perdu leur douceur, ils sont devenus très secs malgré les soins.

    Et de fil en aiguille, j’ai découvert à quel point la cosmétique conventionnelle est toxique. La transition a été brutale, j’ai analysé chaque ingrédient derrière tous mes produits et j’ai arrêté du jour au lendemain.

    J’ai commencé à tester les shampoings bio et clean. J’ai arrêté le silicone complétement, je mettais un peu d’huile de temps en temps, puis j’ai découvert des marques (à force de recherches) qui font de bons produits très clean, ça a été la cure de jouvence pour mes cheveux.

    Une fois, j’ai du refaire un shampoing conventionnel. Mes cheveux se sont transformés en paille, je pense que c’est du au fait que le tensioactif était très aggressif et a du le décaper à fond.
    Pour comparer, si j’utilise un shampoing bio+clean seul, sans soin, mes cheveux restent tout de même très doux (moins structurés certes mais ne deviennent pas de la paille).

    Aujourd’hui mes cheveux peuvent sécher à l’air libre et former de très belles boucles alors qu’avant c’était des cheveux ébouriffés effet paille malgré les silicones à foison…

    Donc à force de patience, de produits clean bien formulés, de test pour trouver ce qui convient le mieux, le naturel permet de retrouver une belle crinière, des cheveux doux, brillants, qui bouclent bien sans toxicité et/ou agressivité. Je peux espacer facilement les shampoing de 4-5j alors qu’avant c’était la catastrophe au 3ème jour.

    Désolée pour le très long commentaire, je voulais juste exposer mon expérience pour montrer que le naturel peut être une solution =)

    1. Bonjour Anastasia, je pense que le point important dans ton témoignage est surtout l’arrêt des pratiques agressives comme l’usage intensif de chaleur avec tes brushings. Effectivement le simple fait d’arrêter cela va contribuer grandement à la restauration capillaire. C’est surtout cela qui t’a permis de voir de l’amélioration.
      Le shampooing de façon générale est en effet aussi agressif pour le cheveu car il le prive de son sébum et le dessèche, le même phénomène s’observe avec le bio d’ailleurs mais avec un degré moindre car les tensioactifs sont souvent moins détergents. Mais un shampooing ne doit pas être utilisé comme soin, ce n’est pas son rôle. Le « clean » bien formulé comme tu le nommes revient à la chimie verte que je présente dans mon article.
      En conclusion la chimie conventionnelle n’est pas responsable des problèmes capillaires, ce sont surtout les mauvaises pratiques qui en sont causes 🙂 Après les produits prêts à l’emploi restent de la chimie, avec une tentative que la chimie verte soit moins polluante pour l’environnement. Pour le cheveu cela ne change pas grand chose en revanche, cela repose toujours sur les mêmes mécanismes de gainer et lisser la cuticule pour limiter ses frictions et sa porosité 🙂

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