Récupérer des cheveux abîmés (fourchus, cassants…) : quel traitement ? (interview coiffeuse)

Comment réparer et soigner des cheveux abîmés et les « restaurer » aussi beaux qu’aux premiers jours (tant qu’à faire !)… Plaques à lisser, fer à friser, sèche cheveux, colo ou décoloration, lissage brésilien ou défrisage, brossage/démêlage trop vigoureux, shampooing détergent… : la liste des agressions aux cheveux est longue et parfois cumulative (cf : étude sur les cheveux abîmés)!

J’ai trouvé sur la toile la vidéo d’une coiffeuse qui explique un protocole de soins à suivre pour nourrir et réparer ses cheveux abîmés :

A la question de savoir si les dégâts subis par nos cheveux sont réversibles ? Dans cette vidéo (ci-dessous), cette coiffeuse parisienne considère que oui : il est possible de retrouver des cheveux « sains, brillants et en bonne santé » affirme-t-elle. Elle assimile notamment cheveux abîmés et cheveux secs (ce qui à mon sens n’est pas tout à fait pareil, voir mon avis ci-dessous), elle classe aussi dans la même catégorie cheveux cassants et fourchus. Elle indique que les principaux symptômes sont : « la déshydratation, la perte d’élasticité et une grande sécheresse ». Côté produits pour y remédier, elle préconise des produits contenant deux types d’ingrédients : des protéines et des antioxydants.

Elle recommande ensuite un protocole de soins assez consistant et surtout quotidien :

Etape 1. Sur cheveux humides (essorés), appliquer un masque capable d’agir en profondeur au niveau de la kératine.
Enduire chaque mèche de cheveu individuellement de bas en haut.
Laisser poser de 3 à 10 minutes puis le rincer (bien respecter le temps de pose).

Etape 2. Faire suivre d’un soin sans rinçage à garder jusqu’au prochain shampooing

Etape 3. Le démêlage doit se faire sur cheveux enduits de soin et non sur cheveux mouillés uniquement car cela agresse la fibre. Elle recommande aussi d’utiliser un shampooing pour cheveux secs (la fréquence d’utilisation n’est pas précisée).

Elle prévient que les résultats n’apparaissent pas immédiatement mais à plus ou moins long terme.
Le cheveu apparaît au cours du temps comme « réparé » d’après elle.

Mon avis sur les conseils de cette coiffeuse pour le traitement des cheveux abîmés :

Tout d’abord petit rappel par ce que l’on désigne « cheveux abîmés » qui se distingue selon moi de la simple « sécheresse » qu’il suffit de pallier en lubrifiant le cheveu pour lisser ses écailles : Il s’agit des dommages (brèches) du cheveu correspondant à la dégradation de sa protéine qui compose son enveloppe externe (cuticule), la couche protectrice du cheveu renfermant le cortex (sa structure centrale interne).

Plus précisément cette couche protectrice est faite de cellules de protéines de kératine qui sont assemblées les unes aux autres à la façon des ardoises d’un toit ou des écailles d’un poisson. Ces cellules se chevauchent pour former une barrière étanche et serrée. Le cheveu est dit abîmé lorsque quelque chose endommage ses cellules de kératine (« ardoises » ou « écailles ») les faisant se soulever et se disjoindre.
Voir article : « Morphologie, cycle de vie et propriétés du cheveu »

Quand la cuticule est trop endommagée, le cortex se retrouve exposé et peut-être donc à son tour abîmé. Le cortex est lui aussi fait de protéines de kératine qui donnent au cheveu sa force et sa structure. Les protéines du cortex ressemblent davantage à une corde qu’à des ardoises. A force d’agressions, cette corde protéinée se rompt et s’effiloche. (voir article : « Zoom sur… la kératine, la protéine vitale de nos cheveux« )

Concernant l’utilisation des protéines : j’avais écrit un article sur le sujet « Réparer les cheveux abimés : comment agissent les traitements aux protéines et kératine ? »
J’y expliquais notamment, sur la base des infos scientifiques que j’avais pu collecter, que les protéines contenues dans les produits cosmétiques ne restaurent pas plus, a priori, que d’autres actifs conditionneurs la kératine endommagée du cheveu (qui est une matière biologiquement morte, rappelons-le une fois de plus et qui ne peut donc pas se régénérer).

Le mythe des « produits à base de protéines » capables de réparer en profondeur la fibre endommagée apparaît donc toujours plus comme une promesse marketing qu’une réalité biologiquement prouvée.
Leur avantage est de moins graisser que des actifs lipidiques (acides gras…) et/ou silicones car un cheveu abîmé étant souvent très poreux, il peut vite se surcharger en absorbant « trop ». Toutefois, la majorité des masques dits protéinés sont en général majoritairement à base de silicones et de quats qui me paraissent les plus performants pour combler les brèches et adhérer aux cheveux. Autrement dit abîmer ses cheveux c’est être en quelque sorte obligée d’utiliser toujours plus de composants chimiques de type silicones et de quats (moralité : n’abîmez pas vos cheveux !).

Malgré tout, dans ce rayon, la gamme « Absolut Repair » de L’Oréal (à base de silicones, de cire et d’acides gras) est particulièrement plébiscitée, elle serait apparemment très efficace « pour boucher les trous » :

Comme le souligne la coiffeuse, leur effet reste de courte durée et il faut le refaire tous les jours. A terme, un effet d’accumulation finit par se créer et donc « repulper » un peu plus durablement le cheveu même si cela peut aussi l’alourdir et le ternir (selon sa nature).
Ceci dit, malgré tous ces soins, lorsque le cheveu est vraiment trop abîmé, la seule solution est de le couper et de laisser le cheveu repousser, en partant sur des bases saines (voir schéma ci-dessous).

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Les antioxydants : des ingrédients efficaces pour protéger les cheveux abîmés ?

je ne m’étais jamais intéressée jusqu’à présent à ces actifs.
Notre peaux et d’autres tissus du corps humain peuvent contenir des radicaux libres qui sont des substances nocives, fortement réactives, dotées d’un seul électron. En attaquent d’autres molécules et en capturant leurs électrons, elles modifient et endommagent les structures chimiques. Les antioxydants permettent de lutter contre ces radicaux libres en les stabilisant soit en les neutralisant soit en rétablissant les électrons perdus.
Ces radicaux libres peuvent attaquer les couches lipidiques des cellules et désorganiser les processus biologiques essentiels, avec pour conséquence le vieillissement cutané, des fonctions vitales diminuées et d’autres pathologies comme le cancer.
Bien que le cheveu ne soit pas composé de cellules vivantes, sa structure à base de kératine est tout de même susceptible d’être endommagée par l’oxydation induite par divers facteurs allant de l’exposition aux UV aux traitements chimiques (coloration, permanente, défrisage, etc.) ou encore la pollution.

La présence d’antioxydants dans les cosmétiques peut donc être intéressante pour les cheveux poreux et sensibilisés, (dé)colorés ou traités chimiquement, en limitant leur dégradation par l’attaque des radicaux libres et en mettant fin à la chaîne de réactions destructives qu’ils génèrent (en particulier l’été).
La combinaison d’extraits de pépins de raison et de tocopherol serait particulièrement efficace pour protéger la cuticule et le cortex du cheveu, même dans les produits à rincer.

Antioxydants les plus courants :

Vitamine E (α-Tocopherol)
Beta Carotene
Vitamine C (acide ascorbique)
Vitamine A
Extraits de plantes (thé vert, pépins de raison, citron, oolong, kiwis, romarin, gingko biloba)
Le palmitate d’ascorbyle
L’orizanol
Selenium

Antioxydants synthétiques :
Le dibutylhydroxytoluène (BHT)
Le butylhydroxyanisole (BHA)
Les gallates de propyle, octyle, dodécyle.

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